présentation de "Crasse Tignasse"

Petits contes de la cruauté ordinaire, écrits il y a plus d'un siècle, « Crasse-Tignasse Â» est une illustration drolatique de la désobéissance enfantine bien châtiée, saupoudrée d'une bonne dose d'outrance, ingrédient qui permet au spectateur, de faire la distinction entre le réel et l'imaginaire.
Ces « contes d'avertissement Â» permettent de parler de la violence faite aux enfants et de celle qu'ils exercent, tout en éduquant leur sens moral. Ils rappellent qu'il y a toujours des limites en face des désirs. Dans un dispositif scénique évoquant l'espace forain et grâce à un jeu, tour à tour délicat et outré, des maquillages soutenus, des apparitions subites, en noir et blanc, un piano en direct, on se divertit. Et si (se) divertir était une manière d'avertir ?
En guise de salle et de scène, une baraque de foire est plantée sur une estrade : rideaux bariolés, décorés de fresques très particulières, des images d'Epinal de mésaventures enfantines s'achevant plutôt mal : Pauline a joué avec des allumettes, elle est en feu ; Conrad a trop sucé ses pouces, on les lui a tranchés ; Gaspard refuse de manger sa soupe, il en meurt… On est bien loin de la Comtesse de Ségur (pourtant contemporaine) ou des récits édifiants servis aux enfants du XIXe siècle : le Docteur Hoffmann (1809-1894), las de ne trouver en librairie que des contes moraux aux dénouements prévisibles (« Les enfants sages disent toujours la vérit酠») a imaginé, pour ses enfants et ses jeunes patients, d'autres histoires, véritables exutoires des fantasmes enfantins, ajoutant à la cruauté apparente une bonne dose d'outrance…



09/10/2009
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